Le canton de La Motte fut arpenté en 1912 par Monsieur A. Lepage et en 1913 par Messieurs Mill, Fafard et Roy.

L’antique forêt avec ses épinettes gigantesques et ses sapins aux longues barbes de mousse, miraient alors leurs majestueuses splendeurs dans les eaux limpides du lac La Motte. Cette immense nappe d’eau semblable à une mer dont la symétrie aurait été intacte sans une pointe de terre qui, effrontément y vient baigner ses contours. C’est à cet endroit même qu’atterrit un jour de juillet 1914 Monsieur Luc Lizotte, ses deux fils René et Adrien, ainsi que trois serviteurs; Joseph Néron, Napoléon Morin et Joseph Lizotte.

C’est le lac La Motte. Il est relié vers le sud, par un détroit de quelques arpents seulement à un autre lac plus vaste et plus régulier, celui de Malartic.

Ces deux magnifiques nappes d’eau occupent le centre des cantons de La Motte et Malartic; ce premier nom en mémoire du capitaine La Motte, au régiment de Béarn qui servit sous Montcalm; le second en l’honneur du comté de Malartic, officier qui prit une part active à la campagne de 1759 et qui a laissé des mémoires sur cette campagne.

Dès lors, La Motte est fondée par Monsieur Lizotte; bâtisseur de pays depuis toujours, la tâche ne lui fait pas peur.

Entre 1915 et 1917 le groupe Lizotte formait le noyau de la colonie naissante, qui accueillit avec joie des groupes venant de La Tuque et de l’Islet formé des Larouche, St-Pierre, Jean, St-Louis, Buteau, Croteau, Dorval, Michaud, Ross, Toupin, Baulne, Bénard, Bigué, Dorval, Dufour, Francoeur, Gibeault, Gibbon, Hervieux, Legault, Pelletier, Perrier, Roberge et St-Amant.

Vouloir relater même une infime partie du travail immense, des déboires multiples, des difficultés innombrables que durent essuyer ces premiers colons de La Motte, il y aurait matière à plusieurs volumes.

À ce moment il n’y avait aucune route. Isolé au beau milieu des bois, on entrait en contact avec l’extérieur que par la voie de la rivière Harricana.

Amis lecteurs, l’histoire de La Motte est ouverte, vous venez d’en lire les premières lignes. Ce qu’ils ont fait, tous ces pionniers ardents et têtus pour bousculer la forêt, pour balayer le sol, pour semer, vivre, faire vivre, planter leur foyer en plein soleil, accomplir l’oeuvre des grands civilisés: la plantation de la croix et des clochers d’église. Voilà tout ce qu’ils ont fait de grand, seulement cela, mais tout cela. C’est là une partie de notre Histoire.

Voilà que s’ouvre un nouveau chapitre à l’histoire de La Motte. La population toujours grandissante nécessite la création d’école pour la jeunesse. Ce fut donc en cette année 1918 que se constitua la première commission scolaire formée de Messieurs Gaudias Bélanger président, Alfred Larouche, Pierre Déry, Arthur Ouellet et Georges Michaud. La première maîtresse d’école, Régina Trottier, enseigne à l’école du village, alors située face à l’endroit où demeure présentement Mme Maxime St-Amant.

L’oeil de Dieu qui avait assisté au début modeste de notre petite colonie, s’aperçut bien vite qu’il manquait quelque chose à nos modestes colons. Le révérend Abbé Dudemaine était impuissant à satisfaire les exigences de son immense paroisse toujours grandissante. C’est pourquoi au matin d’un grand jour on vit atterrir à la Pointe à Lizotte un homme vêtu de blanc, coiffé d’un chapeau à large bord; cet homme c’était le Père Louis Archambault, religieux dominicain. Sa bonté et son zèle intrépide sont restés légendaires dans notre région. Tous les colons de l’Abitibi d’alors l’ont connu. Si de par son ministère, il devait parcourir cet immense territoire, ce fut à La Motte qu’il passa la majeure partie de son temps. il fut le premier missionnaire résidant parmi les colons de La Motte. Il prodiga les consolations de la religion à ces braves pionniers, de 1917 à 1920. Il payait de sa personne comme le plus humble de ses paroissiens quand il croyait nécessaire. Au bout du long chemin semé de bienfaits, la mort attendait le bon père Archambault. Il parti discrètement, le mal qui le rongeait intérieurement, ce mal qu’il sût si bien cacher à ses ouailles, l’a terrassé.

Entre-temps Monseigneur Latulippe qui voyait d’un bon oeil l’essor nouveau que prennait notre canton, jugea opportun de nommer un prêtre résidant en la personne de Monsieur F.X. Chagnon, natif de Lavaltrie. C’est ainsi que fut célébré le premier mariage, aussi en 1918, celui de monsieur et madame Ross. Le premier baptême fut fait le premier octobre de la même année en la personne de Thomas-Louis Baribeau.

L’érection canonique à été faite le 28 août 1919.

Ce canton fut en effet durant quelques années le grand centre des chantiers destinés à alimenter l’industrie forestière sur l’Harricana. Le père Archambault voulait faire comprendre aux habitants qu’il valait mieux se construire des chemins, que couper du bois de commerce pour les moulins d’Amos.

La Motte connaissait des remous de population. En effet, en 1918, le canton renfermait 340 âmes, dont 55 familles, alors qu’en 1919, la guerre étant finie, il n’y avait plus que 212 âmes et 38 familles. Cette baisse de population étant due au départ de ceux qui avaient voulu fuir la circonscription, et ce, juste au moment de l’ouverture du premier moulin à scie dans le canton de La Motte. Mais cela n’empêcha pas la paroisse de connaître son érection civile le 29 janvier 1920.

Tous les membres du premier conseil municipal furent élus par acclamation. Monsieur François-Xavier Dorval fut nommé maire et messieurs Édouard Toupin, Adélard Saint-Pierre, Ernest Tremblay, Donat Saint-Louis, Joseph Larouche et Hubert Bonfond, conseillers.

Le nouveau conseil a tenu sa première session lundi le 18 juillet 1921 à 10 h du matin, à l’école du village, et a adopté à l’unanimité, sur proposition de monsieur Joseph Larouche, secondé par monsieur Donat Saint-Louis, une résolution qui lui fait honneur et que nous sommes heureux de transcrire ici:

«Ce conseil veut que son premier acte officiel soit un vote de remerciement à la providence de Dieu pour les nombreuses faveurs qu’elle a accordées aux habitants de ce territoire depuis l’arrivée des premiers colons jusqu’à ce jour, remerciement qui s’adresse aussi, à divers titres, aux courageux colons, qui , en venant ici défricher quelques centaines d’acres de terre, on en vérité agrandi d’autant la patrie, élargi d’autant ses horizons et fourni à la race canadienne-française un peu d’air respirable; aux héroïques missionnaires, le R.P. Archambault en particulier; et au curé Chagnon, qui ont suivi de près les colons, malgré les rigueurs du climat, mille incommodités et privations, pour leur montrer la voie droite, et qui ont soutenu leur énergie de la parole et de l’exemple en même temps que des sacrements de l’Église; au gouvernement de la province, qui favorise la colonisation, oeuvre nationale par excellence, et s’efforce de rendre le sort du colon moins pénible et son travail plus rémunérateur; à tous ceux, enfin, qui ont contribué de quelque manière au développement de ce territoire.

Ce conseil déclare son intention de toujours administrer les affaires de cette municipalité en vue du progrès moral de ses habitants, et suivant les directions de l’Église en toute matière où la foi et les bonnes moeurs seront intéressées.

Ce conseil prie la Providence de l’éclairer, de le guider et de le soutenir toujours.»

Les résolutions suivantes au procès-verbal sont la construction même de la municipalité, soit:

« Il est proposé par Adélard St-Pierre , secondé par Donat St-Louis et adopté unanimement que Gaudias Bélanger soit engagé secrétaire-trésorier de la municipalité de la partie ouest du canton de La Motte aux conditions suivantes: 75$ par année pour l’ouvrage ordinaire de la municipalité et 0.50 $ par avis pour chaque session spéciale qui pourra y avoir lieu et 0.40$ de l’heure pour toute ouvrage qui pourra se faire en dehors du bureau du conseil et le conseil remboursera les passages et les pensions qui auront coûté au secrétaire.»

« Il est proposé par Édouard Toupin, secondé par Joseph Larouche et adopté unanimement, que le bureau du secrétaire trésorier soit au domicile du secrétaire trésorier.»

« Il est proposé par Hubert Bonfond secondé par Édouard Toupin et adopté unanimement que MM René Hamel, Alphonse Ross et Augustin Tremblay soient nommés évaluateurs pour la municipalité.»

« Il est proposé par Ernest Tremblay secondé par Donat St-Louis et adopté unanimement, que les évaluateurs donnent leur service gratuitement pour faire l’évaluation des propriétés dans la municipalité.»

« Il est proposé par Hubert Bonfond secondé par Ernest Tremblay et adopté unanimement, que monsieur Eucher Bédard et Arthur Toupin soient nommés inpecteurs municipaux que monsieur Rémi Hamel soit nommé inspecteur municipal de voirie pour la partie nord qui comprend les rang 7,8,9 et 10. Que Georges Gaudreau soit nommé inspecteur de voirie à partir de chez monsieur Dorval jusqu’en haut de la route entre 4 et 5. Que Marcelin Robitaille soit nommé inspecteur pour 5 milles de chemin connu sur le nom de chemin du portage et le chemin des lots 26, 27 et 28 entre les rangs 5 et 6. Que Anselme Buteau soit nommé inspecteur de voirie pour le chemin des lots 29, 30 et 31 entre les rangs 4 et 5 et ainsi que la route 3 et 4 et tout chemin de front comprit entre 3 et 4. Que Israël Dufour soit nommé inspecteur de voirie pour le rang 1 et 2 à partir du lot 26 jusqu’au 32 et la route entre 32 et 33 jusqu’au village. Que monsieur Xavier Rossignol soit nommé inspecteur de voirie pour le chemin longeant le bord du lac à partir de la pointe malartic jusqu’à la route et la route qui vient à la route entre les lots 32 et 33.»

« Il est proposé par Joseph Larouche secondé par Ernest Tremblay et adopter unanimement, que le conseil ajourne pour une heure.»

« Il est proposé par Joseph Larouche secondé par Édouard Toupin et adopté unanimement, que les officiers inspecteurs de la municipalité soient payés pour leur ouvrage dans leur fonction le prix que les contre-maîtres des chemins reçoivent du gouvernement.»

« Il est proposé par Donat St-Louis secondé par Joseph Larouche et adopté unanimement, de donner instruction au secrétaire trésorier de donner avis public que le conseil adoptera à sa prochaine session une requête au lieutenant gouverneur lui demandant de permettre par arrêt que les publications de tout avis public, règlement, résolution où ordre de la corporation se fassent à l’avenir, en langue française seulement.»

« Il est proposé par Adélard St-Pierre, secondé par Joseph Larouche et adopté unanimement, que le conseil devra imposer une taxe générale pour rencontrer les besoins courants et que le montant de cette taxe sera donné quand le rôle d’évaluation sera fait.»

« Il est proposé par Adélard St-Pierre secondé par Ernest Tremblay et adopté unanimement, qu’ une demande soit faite au Ministre de la colonisation d’augmenter les gages des hommes qui travaillent sur les chemins du gouvernement vu que le transport des provisions d’Amos au Canton La Motte par bateau sur la rivière Harricana seul voie de communication ouverte jusqu’à présent coûte au moins 40 sous par cent livres et que le coût de la vie en général est beaucoup plus élévé que dans les municipalités desservi par le chemin de fer.»

« Il est proposé par Adélard St-Pierre secondé par Ernest Tremblay et adopté unanimement, que monsieur Joseph Larouche soit nommé pro-maire pour la municipalité de la partie ouest de La Motte.»

« Il est proposé par Donat St-Louis secondé par Édouard Toupin et adopté unanimement, que les assemblées du conseil se feront à l’avenir dans l’école du village et que ces assemblées seront à 7 heures 1/2 du soir.»

C’est ainsi que pris fin la première assemblée du conseil de la municipalité de la partie Ouest du canton de La Motte.

eglise-epoqueEn janvier 1922, une famille de la paroisse connut un grand malheur. En effet, un feu se déclara chez Edmond Perron. Madame Perron et cinq enfants périrent dans l’incendie. Un seul fut sauvé Philippe, qui, revenu demeurer à La Motte. Monsieur Joseph Perron, le père de madame Maxime St-Amant, mourut à la suite de ses brûlures.

Un deuxième malheur identique survient le 8 décembre 1937 : un feu chez les Miron du rang 6. Madame Miron et quatre de ses enfants y périrent.

La chapelle de la paroisse est maintenant trop petite et la construction d’une église s’impose.

Le 2 août 1942, à une assemblée tenue après convocation des paroissiens de La Motte et à la suite d’une conférence publique donnée par Samuel Audette, représentant de l’union de la Loi des Syndicats Coorporatifs de Québec, une société d’épargne et de crédits sous le nom de «La Caisse Populaire de La Motte (Abitibi)» fut fondée.

La déclaration de société fut donc établie, à laquelle 35 membres prirent part, en achetant des actions de 5,00 $. Il y eut au total 45 actions d’achetées.

En 1947, la municipalité de La Motte-Partie-Ouest abrège son nom en Municipalité de La Motte.

En 1952, monsieur Édouard Meilleur a signé le premier contrat pour désservir la population des rangs.

En 1959, on découvre du minerai à La Motte, et la mine Marbridge, la première mine de nickel au Québec, ouvre ses portes en 1960. Elle sera en opération jusqu’en 1968.

En 1960, arrivée des Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier qui prennent en charge de l’éducation des enfants.

En 1971 une autre catactrophe s’abat sur la paroisse. Une fois de plus, le feu fait des ravages, détruisant cette fois l’école du village ainsi que le couvent. Grâce aux démarches et à l’entêtement de monsieur J.O.R. Rochon, maire et président de la commisison scolaire de La Motte, commissaire de la commission scolaire d’Amos et président de la Régionale Harricana, La Motte est dotée d’une nouvelle école temporaire.

village_de_La_Motte_en_1972En 1972 et 1973, le conseil du moment, veut conserver la forêt tout en aménageant des sites dans la nature. C’est grâce à des subventions que chalets, relais, pistes de motoneige, postes d’observations se construisent.

En 1982, arrivée des Soeurs grises de Montréal

En 1984, départ des Soeurs de Saint-Joseph.

En 2000, la Caisse Populaire de La Motte fusionne avec la Caisse populaire d’Amos. Après un fusion de deux ans la Caisse populaire d’Amos ferme son centre de service de La Motte le 11 octobre 2002.

En 2001 la Fabrique St-Luc de La Motte entreprend des démarches auprès de la Municipalité afin de transférer la bâtisse Église à la municipalité de La Motte. Après plusieur mois de négociation, le transfert est effectué pour la somme de 1$, le 7 juillet 2005.

Suite à ce transfert, la Municipalité forme un comité de gestion du Centre Communautaire de La Motte et lui transfert la gestion. C’est à ce moment que des travaux de rénovation sont entrepris. Ils se sont terminé au printemps 2009.

C’est en 2007 que l’école Thétreault de La Motte fut rénové et que la toiture du gymnase fut rehaussé afin de permettre une grande variété de sport. Cette rénovation, a permis à l’école de perdre son statut d’école Temporaire.